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Pretty Woman à Tbilissi
Publié le 25 janvier 2009 à 12:53
Pretty Woman à Tbilissi
La ressemblance physique est frappante. Chanteuse de variété à succès, Lika (Photo Christian Zeender) est l’une des stars géorgiennes du moment. Ses fans la comparent à Julia Roberts, l’héroïne du film «Pretty Woman». Conjuguées à ses attributs esthétiques, sa voix et sa présence scénique en font une valeur sûre de la scène géorgienne. Lika Zeender figure parmi les papables pour représenter son pays au prochain Concours de l’Eurovision. (Visionnez son clip "Je me souviens", sur YouTube)
Un rigorisme secoué
Son prochain tube, «Sexy Ginda» - «Tu veux du sexe» ne va pas manquer de secouer le rigorisme moral d’une société encore très pieuse et traditionaliste. «Je veux m’en prendre à cette mentalité machiste où l’homme se croit encore supérieur à la femme. Or, en réalité, nous les femmes, prenons toutes les responsabilités. Ici, les hommes sont passifs, démissionnent et passent plus de temps à porter des toasts à l’avenir du pays qu’à agir et à prendre soin de leurs épouses et de leurs enfants.»
Emblématique de cette variété très prisée des Géorgiens comme dans l’ensemble du Caucase et des Balkans, Lika puise son inspiration dans les tubes anglo-saxons, aux racines de la musique traditionnelle géorgienne et caucasienne. Symbole de ce multiculturalisme, une mère géorgienne, un père grec, une scolarité à la mode soviétique - Lika a vu le jour il y a trente ans, en Ossétie du Sud, à Tskhinvali
«Folle de rage»
Lika a très mal vécu les hostilités de l’été dernier où la ville de sa jeunesse a été bombardée par l’armée géorgienne: «J’étais folle de rage de voir le pays sombrer dans cette fièvre nationaliste. Je suis attachée à une Géorgie unie dans sa diversité, opposée à la construction de ces nouvelles frontières.»
Lika est une admiratrice du président géorgien, qu'elle surnomme Micha. Mais beaucoup de Géorgiens se disent amer et déçu par cette Révolution des Roses qui avait vu naître sa petite fille. «Les gens attendaient beaucoup, espéraient que leur condition de vie s’améliore. Or, seule une petite minorité, liée au pouvoir, s’est enrichie. Une majorité de gens souffrent et peinent à faire vivre leur famille.»
Son ambition artistique, s’exporter sur la scène internationale. Son rêve, se produire en Suisse, sur la scène du Paléo Festival de Nyon.
Téléphoner à Babouchka
Publié le 25 janvier 2009 à 12:54
Téléphoner à Babouchka
La Géorgie a longtemps été à l’avant-garde du cinéma soviétique. Un 7e art créatif, innovant et délicieusement subversif. Etabli à Tbilissi, Christian Zeender, en a été un témoin privilégié. Producteur au côté de Christian Defaye de la mythique émission «Spécial cinéma», il avait alors rencontré Otar Iosseliani, l’un des très grand nom du cinéma géorgien, aujourd’hui expatrié à Paris. Un tournage épique, des bobines de films échappant miraculeusement à la censure et à la surveillance permanente d’un accompagnant prétextant téléphoner pour prendre des nouvelles de sa babouchka, sa grand-mère malade, le nom de code pour désigner un agent du KGB.
Rencontre Defaye-Zeender-Iosseliani (extrait de "Spécial cinéma", 1977)
Mémorable nuit d'ivresse
Une nuit d’ivresse mémorable saura faire tomber les réticences de l’infortuné espion à ce que l’équipe emporte la séquence à Genève. Dans l’interview accordée à «Spécial cinéma», Otar Iosseliani avait qualifié la nomenklatura soviétique de «petits-bourgeois conformistes». Diffusé sur la Télévision Suisse Romande à l’automne 1977 le document avait eu un impact considérable. Et, paradoxalement, le blanc seing et la totale considération de l’attaché culturel de l’ambassade d’Union soviétique à Berne. «Le style humoristique pas du tout conventionnel de Ionssaliani horrifiait les apparatchiks du cinéma soviétique», raconte Zeender, grand connaisseur du Caucase et de la Russie.
Le premier film de Iosseliani, «Il était une fois un merle chanteur», avait marqué les esprits. Le portrait d’un jeune musicien multipliant les conquêtes féminines au Conservatoire de Tbilissi ne correspondait pas tout à fait au schéma du "héros positif soviétique" de l’époque», s’amuse Christian Zeender.
Deux Oscars suisses
Chef de la section cinéma de 1984 à 1992, il n’est pas peu fier des deux Oscars du meilleur film étranger remportés à Hollywood sous son règne, par deux long-métrages suisses: «La Diagonale du fou», avec Michel Piccoli et «Voyage vers l’espoir», film remarquable retraçant la tragédie des Kurdes traversant clandestinement la frontière suisse. «Je regrette que mes successeurs n’aient pas profité de ces distinctions pour donner une aura internationale au cinéma suisse.» En pleine tourmente, Nicolas Bideau, l’actuel Monsieur Cinéma helvétique, appréciera.
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